Unfaesponsable du réseau Yup Diourbel a créé une opération fictive pour soutirer un demi-milliard à 5 prestataires. La quarantaine, Mor Guèye Sine, a été traîné hier, à la barre du tribunal correctionnel de Dakar par cinq prestataires de Yup Sénégal, lesquels ont été grugés de 506 millions FCfa.

Poursuivi pour escroquerie, blanchiment de capitaux, faux et usage de faux en écriture privée de banque, le prévenu encourt trois ans ferme. En détention depuis le 31 décembre 2020, Mor Guèye Sine avait abusé de sa position pour soutirer de l’argent à d’honnêtes citoyens. Responsable du réseau Yup Diourbel, il s’était rapproché des prestataires pour leur dire qu’il était à la recherche de bailleurs pour le financement d’une campagne de crédit, initiée par son employeur, filiale de la Sgbs.

Pour ferrer ses victimes, raconte Rewmi, il leur promettait une commission de 10% chaque quinzaine, sur la base d’un faux contrat. Comme ils gagnaient 0,6% sur le paiement des salaires des travailleurs de la Compagnie sucrière sénégalaise, Abdou Lahat Diouf, Mame Aminata Lô, Rama Diop, Bara Seck et Thierno Fall, ont trouvé l’offre très alléchante. Ainsi, ils ont versé respectivement 75 millions, 127 millions, 200 millions, 13 millions et 91 millions de francs Cfa au délinquant financier.

Mais, les pratiques peu orthodoxes de celui-ci n’ont pas fait long feu. Quand ses supérieurs l’ont su, ils ont déposé plainte. Comparaissant hier, devant la Chambre correctionnelle de Dakar, Mor Guèye Sine argue qu’il avait créé cette opération fictive pour éponger ses dettes. « Quand le nouveau directeur est venu, il a déterré les manquants qu’on avait eus au début du projet en 2017. Raison pour laquelle j’ai créé ce nouveau produit dénommé campagne de crédit pour rembourser ce qu’on me reprochait de manière injustifiée », a-t-il dit.

« La Sgbs était au courant. Les parties civiles versaient leur argent dans le compte de Yup, domicilié à la Sgbs. Les fonds étaient directement logés dans leur terminal mobile. Ils passaient quelques temps après à l’agence pour les récupérer. C’est à ce moment que j’intervenais pour encaisser les fonds », a-t-il expliqué.

Concernant le faux et l’usage de faux en écriture privée de banque, le quadragénaire a souligné que la signature du Directeur général se trouvait à la 10e page des contrats. « J’ai joint ce feuillet dans les contrats des quatre parties civiles. Puis, j’ai procédé à des ratures par blanco », a confessé le prévenu, qui ajoute avoir imité la signature du Directeur général dans le contrat de Mame Aminata Lô.

A propos du blanchiment de capitaux, le prévenu a admis avoir acquis quatre véhicules de marques Peugeot et Honda, avec l’argent issu de ses activités délictuelles.

De l’avis des conseils des plaignants, la Sgbs et Yup sont civilement responsables des faits reprochés au comparant. Me Assane Dioma Ndiaye a réclamé 200 millions francs Cfa pour Abdou Lahat Diouf et Thierno Fall.

Son confrère qui assurait la défense des intérêts de Rama Diop, Bara Seck et Mame Aminata Lô a demandé 340 millions de francs. Les avocats de Yup et Sgbs ont estimé que les cinq gérants de points de transfert d’argent ont été victimes de leur cupidité. Ils ont demandé au juge de les débouter de leurs requêtes et d’allouer aux deux institutions 50 millions francs en guise de réparation.

Pour la répression du mis en cause, la représentante du Ministère public a requis trois ans d’emprisonnement ferme et la confiscation de ses biens. La défense a sollicité une application bienveillante de la loi. Jugement le 23 juin prochain.

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