Malgré les voix alarmistes, le Sénégal est bien approvisionné en moutons en vue de la Tabaski, qui sera célébrée les 28 et 29 juin. Pour en avoir le cœur net, il faut considérer trois indicateurs : la situation nationale, les importations et l’approvisionnement de Dakar.

À la date du dimanche 18, le marché national a enregistré 540 000 têtes contre 529 000 à la même période l’année dernière, soit un surplus de 18 000 bêtes. Et dans le lot, on compte 157 000 sujets importés contre 160 000 à la même époque en 2022.

Le bémol, c’est Dakar avec sa demande de 260 000 moutons. Dans la capitale, le marché est pour le moment déficitaire. «On a recensé à la date d’hier (avant-hier) 184 244 sujets contre environ 223 000 têtes à la même date l’année dernière, ce qui fait un gap de près de 39 000 sujets», informe le directeur de l’Élevage, Dame Sow, qui a fait le point dans L’Observateur de ce mardi.

Ce dernier invoque trois facteurs pour expliquer ce déficit. Les incertitudes liées au climat politique constituent le premier élément. «Les opérateurs sont rationnels ; ils ne prendront pas le risque d’acheminer leurs moutons dans des zones pas sûres», analyse le directeur de l’Élevage.

Faut-il pour autant s’affoler ? Dame Sow se veut rassurant : «Ils (les éleveurs) sont en position d’attente pour y voir clair. Mais avec ce calme, nous enregistrons petit à petit des débarquements dans les points de vente. Nous commençons à avoir une légère résorption du gap pour le département de Dakar.»

Le déficit de moutons enregistré en ce moment à Dakar s’explique aussi par la disparition de nombreux points de vente habituels à cause des infrastructures routières qui poussent à travers la capitale (BRT, TER, autoponts…).

«Les opérateurs qui occupaient ces espaces sont à la recherche de points de vente, confie le directeur de l’Élevage. Ce qui fait qu’ils n’ont pas encore acheminé leurs moutons. Mais nous tenons à rassurer la population que le marché sera bien approvisionné. C’est durant les trois derniers jours avant la fête que l’ensemble des opérateurs rallient Dakar.»

La troisième cause du gap noté dans la capitale est le recul des importations dont une bonne partie y est acheminée. Dame Sow rembobine : «Il y a 5 ans, on avait importé plus de 450 000 sujets, mais l’année dernière on était à seulement près de 228 000 têtes et on a eu un marché bien approvisionné.» 

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