Au lendemain du drame qui a secoué Koungheul, les esprits sont encore meurtris par le décès de 14 personnes, suite à l’éclatement des deux pneus avant d’un bus dit « Horaire » faisant la navette Dakar – Kédougou.

Sur place, l’émotion est toujours vive. Un attroupement de curieux et de badauds s’est formé autour des décombres du bus. Informés du drame, quelques proches des victimes ont commencé à arriver hier soir sur les lieux du drame pour essayer de retrouver leurs proches.  
Cet après-midi, au district sanitaire de Koungheul, des consignes émanant du gouverneur de Kaffrine ont empêché les journalistes de pouvoir entrer en contact avec les blessés. Mais nous avons pu rencontrer le mari d’une des victimes. Répondant au nom d’Alpha Ba, le jeune homme a aussi perdu sa fille âgée de 8 mois. « C’est très difficile pour moi. J’étais en contact avec ma femme depuis leur départ à Dakar jusque vers les coups de 18 h. Après, j’ai été informé de l’accident et j’ai aussitôt rallié Koungheul. Je les ai cherchés partout sans les trouver. On a fini par me montrer leurs photos et j’ai pu les identifier », confie-t-il.  
Près de là, Abdourahmane Diallo, qui fait partie des 68 passagers du bus, a le moral au plus bas. Étalé sur le dos, 20 ans à peine, le jeune homme se rappelle qu’après l’éclatement du pneu, la panique s’est emparée des passagers. « C’était la panique. Je remercie le bon Dieu de m’avoir sauvé, car beaucoup n’ont pas survécu. Cet accident est vraiment tragique. Je souffre de partout. J’ai les côtes brisées, mais au moins je m’en suis sorti », explique-t-il. 
Trouvé sur place, un passager du deuxième bus « Horaire » en partance pour Kédougou ce jeudi, est toujours sous le choc. « Je devais normalement prendre le bus qui a fait cet accident. J’avais déjà acheté un ticket et mis mes bagages dans la malle. Mais au moment d’embarquer, on m’a fait descendre pour me faire embarquer dans le deuxième bus.  Nous étions derrière le premier bus. Quand j’ai vu l’accident, je suis descendu pour m’enquérir de la situation de mes proches », indique-t-il le cœur lourd en tendant le ticket de son bus qu’il garde jalousement, toujours sous le coup de l’étonnement.
Du côté des blouses blanches, le médecin-chef du district sanitaire de Koungheul, El Malick Niang, est désolé. Il a indiqué qu’après avoir été informés par les sapeurs-pompiers, ses services se sont immédiatement déplacés sur les lieux du drame avec plusieurs ambulances. « Nous avons immédiatement reçu de l’aide de la part du Samu, du district sanitaire et de l’hôpital régional de Kaffrine et  de Tamba. Ce qui a pu faciliter le secours », souligne-t-il. 
De plus, parmi les 14 corps sans vie, deux restent à être identifiés. Le médecin-chef a aussi profité de l’occasion pour remercier les nombreuses personnes qui ont fait don de leur sang. Ce qui leur a leur permis de récupérer plus de 135 poches de sang.

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