Deux ans, dont six mois ferme, c’est la peine infligée à Fodé Keïta, par le tribunal des flagrants délits de Dakar. Âgé de 35 ans, le prévenu a été reconnu coupable hier, de diffusion d’écrits contraires aux bonnes mœurs, tentative d’extorsion de fonds, menace, violence et voie de fait au préjudice des sœurs, Monique et Sophie Dione.

Courtier, demeurant à Liberté 6, Fodé Keïta avait fait des annonces de location sur Facebook. C’est dans ces circonstances que Sophie et sa petite sœur, Monique Dione, sont entrées en contact avec lui, pour disposer d’une chambre. Mais, Fodé Keïta avait remis aux deux jeunes filles le numéro du bailleur, pour leur permettre de visiter la pièce.

Après cette étape, le logeur a exigé deux mois de caution aux frangines qui se sont exécutées en lui versant le montant en mains propres. Monique et Sophie vont s’installer dans la chambre. Mais, elles se sont attirées les foudres de Fodé Keïta, qui leur réclame l’équivalent d’un mois de loyer en guise de commission, sous peine de nuire à leur réputation. Devant le refus des deux sœurs de céder à son chantage, Fodé publie le numéro de Monique Dione, accompagné de la photo de nu d’une autre fille et d’écrits salaces sur un site de prostitution. Comme si cela ne suffisait pas, il menace ses deux victimes de passer à la vitesse supérieure.

Pendant ce temps, Monique recevait des appels incessants d’hommes qui lui proposaient des parties de galipettes. Atterrées, Monique et Sophie Dione estent en justice. Traduit hier, devant le tribunal de Dakar statuant en matière de flagrants délits, pour tentative d’extorsion de fonds, écrits contraires aux bonnes mœurs, menace, violence et voie, le prévenu déclare qu’il voulait juste donner une bonne leçon aux parties civiles. « Elles ont directement finalisé avec le bailleur sans pour autant m’associer aux négociations. C’est ce qui m’a mis en rogne. Et je me suis vengé en publiant le numéro de Monique sur un site pornographique », a-t-il admis.

Interrogée sur les faits, Sophie Dione narre que le prévenu la harcelait d’appels téléphoniques. « Quand il m’a demandé une commission, je lui ai conseillé d’en parler avec le logeur, car aucune obligation ne me noue avec lui. Mais, il nous a traitées d’ingrates, avant de présenter Monique comme une fille de joie. Après sa publication, il m’a envoyé un message pour me dire : « Je n’en ai pas encore fini avec vous », affirme-t-elle. Monique a, quant à elle, allégué qu’elle continue à recevoir des propositions indécentes.

Le maître des poursuites a invité le tribunal à réprimer à la hauteur de la gravité des faits, pour éviter toute récidive. Il a ainsi requis deux ans, dont six mois ferme. Le conseil de la défense a sollicité une application bienveillante de la loi, soutenant que le parquet ne peut pas être plus royaliste que les plaignantes, qui n’ont rien demandé. Placé sous mandat de dépôt le 20 mai dernier, le maître-chanteur a finalement écopé de deux ans d’emprisonnement, dont six mois ferme.

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