L’enquête sur le détournement de 1 milliard 256 millions 135 mille 400 francs CFA à la Banque agricole a été transmise au Doyen des juges par la Sûreté urbaine (SU). Elle révèle que Birama Diouf, ex-conseiller commercial de l’institution, chargé de la clientèle haut de gamme, est l’auteur du forfait. L’Observateur, qui a révélé cette affaire, informe que les responsables de la banque, persuadés que le mis en cause n’a pas agi seul, cherche en ce moment à débusquer ses éventuels complices internes.

Birama Diouf rechargeait frauduleusement trois cartes prépayées «Afia» acquises pour lui, son épouse, Fatima Ba, et son beau-frère, Papa Gorgui Ba. Le pot aux roses a été découvert le 5 août par un agent de guichet nommé P. O. Mbengue. Le 10, la banque lance un audit qui a permis de chiffrer le montant du préjudice et pointer le mode opératoire.

Birama Diouf utilisait le code d’accès de A. Ouattara, chef de l’agence principale à l’époque des faits présumés, pour valider les opérations frauduleuses. C’est ainsi qu’entre le 2 janvier 2019 et le 26 septembre 2022, il a réalisé 688 retraits dans les comptes de la Banque agricole. Les 108 pour alimenter sa carte «Afia», les 304 celle de son épouse et les 276 pour son beau-frère.

Le journal indique que Birama Diouf et son épouse se sont réfugiés aux États-Unis tandis que Papa Gorgui Ba vit au Canada. L’OBS souligne que ce dernier ignorait que son beau-frère utilisait son nom pour des opérations frauduleuses.

L’heure est à la traque d’éventuels complices de Birama Diouf au sein de la Banque agricole. L’audit interne a indiqué deux pistes, mais les personnes concernées semblent innocentes. Il s’agit de C. Fall, le responsable du service Monétique, et M. Ouattara, l’ancien chef de l’agence principale.

Ces derniers ont reçu une demande d’explications de la banque qui voulait savoir comment Birama Diouf a pu obtenir un code d’accès pour s’introduire dans le système et valider ses opérations frauduleuses. C. Fall, sur demande du suspect formulée par mail le 25 septembre 2018, avait changé le mot de passe de l’identifiant de Ouattara.

Dans sa réponse, le responsable du service Monétique a admis avoir donné une suite favorable à cette demande de Diouf. Mais, il s’est empressé de rappeler que «toutes les demandes de réinitialisation de mot de passe ou de déverrouillage sont toujours à l’initiative de l’agence soit par appel téléphonique ou par mail». En clair, il laisse ainsi entendre qu’il a respecté la procédure.

Pour sa part, Ouattara a déclaré : «Je tiens à confirmer n’avoir jamais accéder à cette plateforme (permettant de valider les opérations incriminées). Je n’ai aussi, à aucun moment accusé réception d’un quelconque code ou habilitation d’accès.»

La balle est dans le camp du Doyen des juges qui a reçu les conclusions de l’enquête de la SU.

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