Le moins que l’on puisse dire est que le président de la République se cherche des relais politiques. En direction des élections législatives qui s’annoncent décisives pour l’avenir du régime, Macky Sall va faire son choix pour diriger la liste de nationale Benno Bokk Yakaar (BBY). En l’absence d’un Premier ministre, poste pourtant restauré depuis le 10 décembre par l’Assemblée nationale, constate Le Quotidien, le président de BBY n’a pas mille et un noms pour conduire la liste nationale.

S’il a dirigé avec brio la liste de Dakar, lors des Législatives du 30 juillet 2017, Amadou Bâ, en tant que coordonnateur de la coalition, a vu sa responsabilité engagée dans la défaite du camp présidentiel dans le département. Un temps annoncé Premier ministre, l’ancien ministre de l’Économie et des Finances devra faire ses preuves politiques pour regagner la confiance du président de la République qu’il aurait perdue. Mais Amadou Bâ, délégué régional de BBY à Dakar en charge des parrainages, a-t-il une envergure nationale ?

En 2017, le Président Sall, en l’absence de grands noms, avait choisi avec succès son Premier ministre, Mahammed Boun Abdallah Dionne. Cinq (5) ans plus tard, beaucoup de hauts responsables autour de Macky Sall pouvant prétendre battre campagne pour la liste des députés, ne sont pas électoralement bien assis.

Aminata Touré est revenue au premier plan grâce à ses sorties médiatiques contre le leader de Pastef Ousmane Sonko. Mimi, qui ne dirait pas non au choix présidentiel, est pour le moment déléguée nationale en charge des parrainages de BBY. Mais à Grand-Yoff jadis, comme à Kaolack aujourd’hui, l’ancien Premier ministre n’a jamais été un poids électoral.

Cependant, Macky Sall pourra toujours se souvenir que Boun Abdallah Dionne ne s’était jamais fait un nom au plan politique avant les Législatives de 2017. Mais, on avait découvert ses talents politiques lors de la campagne électorale.

Au-delà, le patron de BBY ne pourra pas compter sur Abdoulaye Diouf Sarr, responsable des cadres de l’APR. L’ex-maire de Yoff pouvait prétendre au poste s’il était élu maire de Dakar. Mais, son ascension a été freinée par Barthélémy Dias.

Abdoulaye Daouda Diallo, potentiel candidat au poste de Premier ministre, est-il assez charismatique pour diriger la Nationale ?

Bref, à l’APR, la liste n’est pas longue comme un bras concernant de potentiels candidats à la liste nationale.

Aliou Sall, contesté au sein de l’APR à cause de son statut de frère du Président et battu aux Locales à Guédiawaye, a déjà créé son mouvement pour les Législatives. Il s’agit de la Rencontre nationale des forces républicaines pour le travail (RENFORT).

Les alliés ne font pas mieux. Au parti Rewmi, Idrissa Seck, qui a zappé Yankhoba Diattara pour s’occuper de la reconquête de la Ville de Thiès, est plus préoccupé à regagner cette ville, perdue en janvier, après 20 ans de règne.

À l’Alliance des forces de progrès (AFP), le vieux Moustapha Niasse, 83 ans, a-t-il assez de force pour battre campagne dans les 46 départements du Sénégal ? Le Secrétaire général de l’AFP, qui a annoncé son intention de quitter la tête du parti lors du prochain congrès, est aussi pressenti sur le départ du Perchoir de l’Assemblée nationale.

Au Parti socialiste, Aminata Mbengue Ndiaye semble out. La Secrétaire générale du PS, contestée par une frange de son parti, a été mise à l’écart comme déléguée régionale du parrainage à Louga. Mise en minorité par Moustapha Diop dans la capitale du Ndiambour, la présidente du Haut conseil des collectivités territoriales (HCCT) ne devrait pas être l’élue de Macky Sall.

D’ici là, la président de la République pourra réfléchir sur le profil de la tête de la liste nationale. Car la date butoir pour le dépôt des candidatures aux Législatives est fixée au 8 mai prochain.

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