Des organisations féminines du Sénégal, de la Gambie et de la Guinée-Bissau se sont fixées un objectif ambitieux : éradiquer les mutilations génitales féminines (MGF) d’ici 2030. À l’initiative de la Plateforme des Femmes pour la Paix en Casamance (PFPC), une rencontre s’est tenue hier mardi dans la capitale du sud du pays, réunissant des activistes déterminées à mettre fin à cette « pratique barbare. »

« Ces femmes de la Gambie et de la Guinée-Bissau, venues se joindre à nous, se sont mobilisées pour une approche sous-régionale dans la lutte contre les MGF, qui ont pris des proportions inquiétantes dans nos pays. Nous avons échangé sur la situation des MGF dans chaque pays et élaboré une stratégie commune pour renforcer le plaidoyer en faveur d’une lutte synergique contre cette pratique », a déclaré Mme Ndéye Marie Thiam, présidente de la PFPC.

Elle a réitéré l’engagement des participantes à éradiquer les MGF d’ici 2030 dans les trois pays. Mme Thiam a souligné l’importance de concentrer les efforts sur les jeunes garçons et filles, futurs parents, pour qu’ils rejettent et préviennent cette pratique. Elle a également appelé les gouvernements et les autorités judiciaires « à durcir les sanctions contre ceux qui pratiquent l’excision. »

Mme Thiam a annoncé la mise en place d’un programme commun pour atteindre cet objectif. Ce programme vise à sensibiliser et éduquer les populations tout en renforçant les mesures juridiques et sociales contre les MGF.

La région naturelle de Casamance, composée de Ziguinchor, Kolda et Sédhiou, enregistre les taux les plus élevés du pays en matière de violences basées sur le genre, rapporte Libération. En particulier, les violences sexuelles sont alarmantes avec Ziguinchor et Kolda occupant respectivement les cinquième et sixième places en termes de pourcentages de femmes ayant déclaré avoir subi un viol.

Les MGF sont particulièrement répandues dans le sud du Sénégal, avec des taux de prévalence de 75,6 % à Sédhiou, 68,2 % à Ziguinchor et 63,6 % à Kolda, contre une moyenne nationale de 25,2 %. Ces chiffres soulignent l’urgence d’une action concertée et efficace pour éradiquer cette pratique.

Les MGF sont internationalement reconnues comme une violation grave des droits humains des filles et des femmes. Mme Thiam a dénoncé cette pratique, la qualifiant de « néfaste et de triple violation des droits humains. » Les femmes réunies à Ziguinchor ont lancé un appel fort aux autorités et aux communautés pour intensifier leurs efforts et mettre fin aux MG

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